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2 articles taggés années 1970

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Qu'est qu'être punk


 
 
 
 
 Salut a tous camarades,
 
Je souhaite vous faire partager le sound qui a bercé mon enfance : Le Punk. Des documentaires, concerts afin de comprendre cette musique entrainante, engagée dans une époque qui le demandée.
 
Idéologie punk — Wikipédia :
 
L'idéologie punk est la pensée (textes de chansons, presse alternative, fanzines), le graphisme et l'esthétique (Sex Pistols, The Clash, Jamie Reid, ...) du mouvement punk et ses variantes dans le temps. Son action liée au do it yourself (en français : faites le vous-même) est ouvertement politique, liée à la contestation de l'ordre établi, à la notion de liberté individuelle, à l'anarchisme (Crass, Jello Biafra, Bérurier Noir, etc.). De nombreux auteurs comme Greil Marcus ont, après 1977, éclairé d'un jour nouveau les origines d'un mouvement qui a son importance dans la culture occidentale depuis son apparition à la fin des années 1970.
 
Le documentaire primé Queercore: How To Punk A Revolution vient de sortir dans les salles allemandes. Nous avons rencontré le réalisateur Yony Leyser à Berlin.  Queer-quoi ? Le « queercore », c'était un peu l'ultime sous-culture radicale gay. Lancée par des artistes comme Bruce LaBruce et G. B. Jones dans le Toronto des années 80, elle s'est déclinée dans les moshpits des concerts punks et à travers les pages en noir et blanc des fanzines underground. Le but : repousser les frontières entre punk et LGBT et créer de nouveaux espaces alternatifs de liberté.   Poursuivez votre very good trip sur : http://www.arte.tv/tracks
 

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Le documentaire Queercore : La libération queer du punk - Tracks ARTE
 
Qu'est ce qu'un punk ? - YouTube :  Point de vue de plusieurs personnes sur ce qu'est un punk.
 
 
 

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Noise & Resistance (en français) Publiée le 6 janv. 2013
Tour d'Europe du mouvement punk aujourd'hui.

(english version


 
 
 

 
L'idéologie punk est basée sur des concepts existentialistes, anarchistes, individualistes, antiautoritaires, égalitaires voire nihilistes, avec une forte revendication de liberté personnelle et sociale, de contestation de la loi et des autorités, souvent antiraciste, antinazi luttant ouvertement contre le racisme via l'expression artistique ou musicale.
 
Ainsi le punk, met en avant l'urgence, l'improvisation, la singularité, le désordre et voire l'émeute. La « philosophie punk » se caractérise par l'esprit de subversion, le « do it yourself », le détournement des codes, la dérision, la mise en place de structures « alternatives », l'anticapitalisme, la liberté maximale de l'individu et la mise en place d'un cadre de vie comportant le moins de restrictions possibles.
Le punk est un genre musical qui est ainsi associé avec beaucoup de slogans : no future (en français : « pas d'avenir »), punk's not dead (en français : « le punk n'est pas mort ») ; les titres des Clash comme White Riot (en français : Émeute blanche). Craig O'Hara a publié en 1995 un ouvrage ensuite édité en plusieurs langues, intitulé en français La Philosophie du punk, philosophie alternative promise selon lui à un bel avenir.
 
Le mouvement punk - YouTube :  
 

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Le mouvement Punk prends essor au Etats Unis et Au Royaume Uni à la fin des années 70, avec des groupes comme The Clash, The Ramones ou encore Sex Pistols. Ce mouvement aura un impact jusqu'aux années 80, où il devient plus underground. En effet la Mode New Wave ayant envahi la scène Punk, certains groupes ne se reconnaissent plus dans ces nouveaux groupes. C'est la naissance du Hardcore. Des groupes de Punk Extreme. C'est par la même occasion la naissance des pogos dans les fosses.
Mais les anciens groupes Punk, Comme Black Flag, Sonic youth, ne se reconnaissent pas plus dans ces groupes Hardcore que dans la new wave.
Le Punk des années 70 est bien mort.

Ce qui a tué le Punk, c'est surement la médiatisation, la marketisation des groupes. Les groupes Punk par définition n'acordaient aucun interet à l'argent et au succès. La plupart de ses groupes ne montraient pas un talent musical important, mais des textes forts visant à faire réagir la population.

La médiatisation de ses groupes et donc aussi leur caricature a conduit aux épingles dans les joues, aux crêtes, etc. Sex pistols, Clash, Dead Kennedys, aucun de ces groupes n'avaient ce look extravagant. Les journaux ont stigmatisé ce mouvement et il fallait se percer la joue, avoir une crete pour etre considéré comme Punk.
 
 PUNK BRITTANIA :  
PUNK BRITTANIA
DOCUMENTARY ON PUNK MUSIC
 
 

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Mais le Punk ce n'est pas seulement de la musique. Les groupes de ce mouvement avaient tous des messages à faire passer. Des messages contre le facisme, contre la discrimination, contre la societé capitaliste. Le punk a été beaucoup Politisé, souvent associé à l'anarchisme et au communisme, il a effrayé certaines personnes.

Certains groupes de Punk, notament The Clash ont même était refusé de concert dans plusieurs villes. Pour Cause de Chansons racistes. La chanson White Riot des Clash, mal interprétée, a causé nombres de problèmes. Le front national Anglais est même venu recruter pendant leur concerts. cette chanson ne faisait qu'expliquer que les blancs devaient se prendre en main, comme l'avait fait la population noire aupparavent, pour se battre contre leurs problemes. Quelques temps plus tard, le groupe était sur scène lors d'un concert contre le racisme, pour montrer fierement leur tolerance et afficher publiquement qu'ils n'étaient en aucun cas racistes.

En 1987, le Punk Underground accouche d'un autre Mouvement, le mouvement Grunge, avec Nirvana.
 
[PDF]  Le mouvement Punk - Ge.ch :

ART ET INSTITUTION : L'EXE'MPLE DU MOUVEMENT PUNK (*) :
 
 
 
french punk rock anthology : 
 

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Sounds of the 70s - Punk (Anarchy on the BBC) :  Performances by punk and punk-influenced bands from the BBC archives, including X-Ray Spex, Joy Division, the Damned, the Undertones, the Buzzcocks, the Rezillos, the Stranglers, the Clash, the Jam and the Sex Pistols



one shot mix of French punk rock anthems 1977-1990
tracklist:
INTRO
STARSHOOTER-get baque
METAL URBAIN-e202
CADAVRES-nucleaire
KOMINTERN SECT-unis par le vin
NO CLASS-liberte
TROTSKIDS-blanche
PARABELLUM-berceau neo caveau
LA SOURIS DEGLINGUEE-jeunes seigneurs (version 2)
LES RATS-banlieue
DILEURS-tous les jours c'est pareil
CADAVRES-7h23
CADAVRES-ennemi
OTH-l'ecole de la rue
OTH-acculés
LES RATS-c'est des moutons
LES RATS-mon cafard et moi
PARABELLUM-anarchie en chiraquie
KAMBRONNES-revolution
LA SOURIS DEGLINGUEE-parti de la jeunesse
CADAVRES-salopes de keufs (live)
PARABELLUM-cayenne (live)
LES RATS-de Barbes à Belleville (live)
PARABELLUM-osmose 99 (live)
BERURIER NOIR-panik (live)
BERURIER NOIR-porcherie (live)
LA SOURIS DEGLINGUEE-rien n'a changé (live)
 
 

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 A lire aussi : The Doors, Feast of Friends , Punk un jour, punk toujours , Rebel Anthology , Projection du film "Wassup Rockers , Documentaire- RADIO CANUT : Vivre libre ou mourir, L'émission de punk Konstroy, Punk - Ceci n'est pas une fiction., " Sur les docks" : punk's not dead, Metallica - Some Kind Of Monster, Tellement Gay ! Homosexualité & pop culture, A la mémoire de Yann, guitariste des Sales Majestés, London Grammar a découvrir, FESTIVAL DES VIEILLES CHARRUES 2011, GLASTONBURY FESTIVAL , Génération Ferré , Skinhead Attitude - Reportage sur la mouvance , René binamé-la révolte, Skinhead Attitude - Reportage sur la mouvance , Skinhead Attitude, Manifestation / concert « Le 20ème prend la rue !, Découvrez le programme de Paléo 2014!, Qu'est qu'être punk
 


Tracks - ARTE
Dis Campino, tu nous racontes le punk ?

Pays : Allemagne
Tags : Summer of Scandals, Campino, Punk
 
Dans les années 70, les punks revendiquaient l'anarchie, le chaos et le "do it yourself". Mais que reste-t-il aujourd'hui de leur bruyant et bouillonnant esprit frondeur ?
LONDON'S BURNING
 

Campino, le chanteur du mythique groupe allemand Die Toten Hosen, nous en donne un aperçu à l'occasion de la diffusion du documentaire "London's Burning" dans le cadre de la programmation Summer of Scandals d'ARTE.

Dis Campino, tu nous racontes le punk ? | ARTE Info
Summer of Scandals | Tracks ARTE
Noise & Resistance  - Enkolo
Tags : Sounds of the 70s, Punk, musiques, musique, concerts, Royaume Uni, Sex Pistols, The Clash, Jamie Reid, mouvement punk, années 1970, antiraciste, antinazi, Tracks, ARTE, documentaire, Queercore, La libération queer du punk, Summer of Scandals, Campino
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#Posté le jeudi 08 mai 2014 06:25

Modifié le jeudi 18 janvier 2018 17:39

Insurrection des désirs dans l'Italie des années 1970

 
Insurrection des désirs dans l'Italie des années 1970
 
Marcello Tari retrace l'atmosphère de l'autonomie dans l'Italie des années 1970. Loin de la grisaille léniniste des Brigades rouges, ce « réformisme armé » mâtiné de gauchisme mortifère, l'insurrection autonome apparaît comme une fête, nourrie par le désir, le plaisir, la passion. 
 

Insurrection des désirs dans l'Italie des années 1970
 
Les « années de plombs » pour l'État apparaissent comme des années de jouissance pour le prolétariat. L'aventure du mouvement autonome, qui enfièvre l'Italie des années 1970, demeure méconnue. Les médias traitent cette histoire de révoltes et de luttes sur le registre judiciaire à travers les « affaires » Cesare Batisti ou Marina Petrella. Les milieux intellectuels s'intéressent davantage au gauchisme mondain de Toni Negri , ancien militant autonome qui chante les vertus du capitalisme new look. En revanche, peu d'études sérieuses se penchent sur l'effervescence de l'Autonomie italienne, sinon pour la réduire à un déchaînement de violence.

L'ouvrage de Marcello Tari replonge dans l'ambiance du « Mouvement », à travers ses tracts et ses multiples journaux. L'Autonomie, loin de se réduire à patauger dans des flaques de sang, renvoie à un mouvement qui s'attache à passionner la vie pour transformer radicalement le monde. Les attaques contre le capital s'accompagnent d'une critique radicale de la vie quotidienne.


 
 Insurrection des désirs dans l'Italie des années 1970
 
 
Radicalisation et élargissement des luttes ouvrières
 
Depuis la fin des années 1960, la tension sociale s'avive dans l'usine Fiat de Turin. Mais la collaboration des syndicats permet au patronat de contenir les désirs insurrectionnels. Dans ce contexte une révolte ouvrière devient une lutte sociale et politique contre la production et l'État. En 1969, une lutte majeure éclate à la Fiat avec une victoire qui démontre que les ouvriers peuvent former une puissance collective capable de déstabiliser le puissant patronat italien. En 1973, lorsque les ouvriers se rencontrent sans les bureaucrates syndicalistes, ils échangent leurs idées et leurs pratiques. Grève sauvage, sabotage, blocage de l'usine: de nouvelles formes de lutte émergent. 
Mais les ouvriers décident de bloquer non seulement leur usine, mais aussi toute la ville, pour s'approprier le territoire. Ce blocage total dure trois jours mais marque durablement les pratiques du mouvement ouvrier qui sort de l'usine pour occuper l'ensemble de l'espace urbain. Mais le blocage de la production renvoie également au refus du travail, pour vivre enfin pleinement. « Bloquer la production signifiait laisser libre cours aux flux du désir », résume Marcello Tari. Cantines illégales, squats, « marchés rouges »: de nouvelles pratiques, par la construction d'espaces autonomes et autogérés, se répandent depuis l'usine de Mirafiori de Turin pour embrasser l'ensemble du territoire métropolitain. 
En 1973, le président chilien Allende est assassiné. La peur d'un coup d'État fasciste devient plus concrète. Les dirigeants du Parti communiste italien (PCI) décident de se rapprocher de la Démocratie chrétienne (DC). Les autres communistes commencent à s'armer.


 
Idées et pratiques nouvelles
 
Le Mouvement se distingue des multiples groupuscules gauchistes, à la prose illisible, qui grouillent sur les vagues de contestation sociale. L'Autonomie comprend de multiples courants politiques avec toutes les variétés du marxisme et de l'anarchisme, mais aussi le luxembourgisme, le dadaïsme, et un marxisme libertaireinfluencé par les idées situationnistes ou conseillistes. Potere Operaïo concocte un étrange mélange de léninisme et de spontanéisme. Mais la volonté léniniste de construire un parti se dissout dans l'ampleur du Mouvement. 
L'Autonomie semble diverse et non réductible à une idéologie. Le refus de la délégation politique et du réformisme demeurent ses traits les plus saillants. Le désir de subversion et la réinvention quotidienne du communisme unissent les multiples subjectivités radicales qui composent ce mouvement. 
 
Entre 1973 et 1975, des collectifs autonomes déclenchent des luttes dans les quartiers populaires romains à partir des problèmes liés au logement. Ses conflits semblent massifs avec 3000 logements occupés et 25 000 auto réductions qui concernent l'électricité, le gaz, l'eau, le téléphone. A Turin, des auto réductions s'organisent dans les transports en commun. A Milan des expropriations se déroulent dans les supermarchés. En 1974, des groupes tentent d'entrer gratuitement dans des concerts de rock. Ses diverses pratiques se répandent et traduisent le mot d'ordre issu des luttes ouvrières: de la revendication à l'appropriation. 
 
En mars 1973, à Bologne, l'Autonomie ouvrière organisée réunit les assemblés et comités ouvriers de différentes villes. 


 Insurrection des désirs dans l'Italie des années 1970
 
 
 
Nouveaux sujets révolutionnaires
 
De 1974 à 1976, Milan devient le lieu de convergences de multiples luttes et expériences autonomes. La contestation sociale s'étend au-delà du mouvement ouvrier et des usines de Turin. « Prenons la ville ! » devient le slogan de l'organisation Lotta Continua et de tout un mouvement. L'Autonomie forme alors « une constellation de collectifs, de revues, de comités, de singularités qui se reconnaissent dans ce paradigme de la subversion » selon Marcello Tari.
 
Des actions directes sont organisées. Mais le mouvement autonome se distingue des groupes clandestins, comme les Brigades rouges, qui fétichisent la violence pour prendre le pouvoir et non pour le détruire. L'action violente doit exprimer le désir du mouvement et non être planifier par une avant-garde qui se vit comme une « délégation prolétarienne ». Les exploités, ouvriers mais aussi employés, critiquent l'assujettissement au travail, à l'image de la caissière obligée de sourire. Les chômeurs, les étudiants, les femmes et les minorités sexuelles, composent la « plèbe » selon l'expression de Foucault, et deviennent des nouveaux sujets révolutionnaires. 
 
Des journaux, comme Rosso, et autres revues permettent d'exprimer une subjectivité radicale, avec une critique de la culture, de l'intellectuel et toute forme de médiation. « La théorie de la révolution veut dire une pratique directe de la lutte de classes » affirme Mario Tronti. Les rues et les places deviennent des « territoires libérés » pour permettre une convergence des désirs. Le Mouvement transforme le quotidien en ouvrant des espaces de rencontres. « C'était un autre monde, oui, tout autre que les places désertifiées, plastifiées et hypersurveillées des métropoles européennes aujourd'hui » souligne Marcello Tari.
 
Les lycéens s'opposent à « l'organisation capitaliste des études ». La « société de répression », contre les drogues et l'homosexualité, est critiquée y compris au sein des organisations politiques imprégnées par la morale sexuelle du gauchisme. 
 
 


Jouir plutôt que travailler
 
Le Mouvement porte la guerre sociale dans la vie quotidienne et refuse la séparation entre le politique et le personnel. Les rapports humains, qui reposent sur des bases sexistes et classistes, sont attaqués. L'amour, l'amitié, la sexualité doivent devenir révolutionnaire. Cette perspective débouche vers des luttes de libération. 
 
Le refus du travail doit permettre « l'habitation d'un temps libéré, antiproductif et fortement érotisé » selon Marcello Tari et s'inscrit dans une critique, non seulement du capitalisme, mais aussi de la vie quotidienne. Le travail demeure perçu comme un rapport d'exploitation mais aussi comme une aliénation des individus. Face au capital, l'Autonomie riposte par la jouissance et le communisme comme « totalité de la libération ». « La pratique du bonheur est subversive lorsqu'elle se collectivise » affirme le journal A/traverso. 
 
Un article intitulé « De la lutte salariale à la nouvelle subjectivité ouvrière » analyse le passage de la « revendication des besoins » à « l'explosion des désirs ». L'affrontement investit la vie quotidienne. « On veut parler ici de la lutte contre le commandement, contre les chefs, contre la hiérarchie et en même temps, du refus ouvrier de la machine bureaucratique léniniste, quel que soit le groupe qui la propose » continue l'article. La libération des désirs s'attaque à toutes les formes d'autorité, de contrainte, de soumission. 
 
Le Mouvement se caractérise par sa diversité et se révèle sauvage et indomptable. L'Autonomie refuse toute forme d'unification ou de centralisation.
 
 
 
Libération des désirs
 
L'autonomie féministe se distingue du féminisme légaliste. Les féministes autonomes s'attaquent au travail domestique pour remettre en cause l'ordre patriarcal et la famille. Des groupes d'« autoconscience » permettent aux femmes d'échanger leurs expériences, d'exprimer leurs désirs et de critiquer leurs conditionnements sociaux. Ce féminisme, à l'image de l'Autonomie, s'attaque à tous les dispositifs de pouvoir et aspire à balayer toutes les normes. « Les thèmes du corps, de la sexualité, de la psychanalyse, envahissent les collectifs d'usines, de quartiers, les dispensaires, de même que la théorie marxiste des besoins, rapportée à la matérialité de l'oppression sexuelle des femmes, et à la « critique de la survie affective » imprègne les deux groupes issus de collectif milanais de via Cherubini » observe Lea Melandri. L'autorité des petits chefs mâles du Mouvement se voit contestée et ridiculisée. 
 
Bifo et A/traverso distinguent un clivage entre une autonomie qui s'attache à une direction centralisée opposée à « l'autonomie comme capacité de vivre ses propres besoins, ses propres désirs, en dehors de toute logique de négociation avec le gouvernement ». 
Dans le sillage de l'autonomie féminisme émerge des mouvements homosexuels. Ils pratiquent également des groupes d'autoconscience. La lutte contre la répression sexuelle s'intensifie. Après le slogan « Prenons la ville », le nouveau mot d'ordre devient « Reprenons la vie » pour élaborer une pratique collective du bonheur. « Où que l'on aille à l'époque, il y avait des endroits, des rues, des maisons, des lieux où on pouvait faire de nouvelles rencontres, construire des langages, étreindre des corps, fabriquer des machines de guerre au-delà et à l'encontre de tout conventionnalisme » souligne Marcello Tari. 
 
 
 
 
Passionner la vie
 
Les jeunes prolétaires politisent la contre-culture. La revue Re Nudo organise des rassemblements musicaux et politiques. Des jeunes refusent de payer l'entrée des concerts et perturbent les représentations des pseudo-stars. Des lycées sont occupés pour contester l'autorité des professeurs. Des auto-réductions se pratiquent dans les cinémas et les restaurants. A l'occasion d'occupations de places du centre ville des fêtes sont improvisées. « Nous ne préparons pas des festivals, nous créons des situations » affirme le journal Puzz dans une veine situationniste. 
 
Le journal A/traverso et Radio Alice expriment l'esprit du Mouvement et insistent sur la réalisation des désirs. A/traverso estime que le groupe devient une alternative à la famille, au parti, et à toutes les organisations hiérarchisées. Mais le groupe ne doit pas se replier sur lui-même mais être lié à l'ensemble du Mouvement. Radio Alice s'attache à la destruction de l'ordre symbolique et linguistique pour permettre une multiplication des désirs. Dans le sillage du mouvement dada, la séparation entre l'art et la vie est abolie pour passionner le quotidien.
 
 


Luttes insurrectionnelles
 
Le Mouvement de 77 apparaît comme l'apogée de l'Autonomie. Le contexte est différent de celui des grandes grèves ouvrières. Le capitalisme s'est restructuré et le secteur industriel décline. Mais les salariés du secteur des services, les travailleurs précaires, les chômeurs, les étudiants forment un prolétariat diffus. « Du travail pour tous, mais très peu et sans aucun effort » devient le slogan scandé par les manifestants, loin des revendications salariales traditionnelles. 
 
Le gouvernement démocrate chrétien impose des mesures de rigueur. Une université est occupée par les étudiants après une agression fasciste. La contestation s'amplifie, contaminée par l'esprit de l'Autonomie. « On respirait dans les cortèges un climat de fête et de guerre, d'érotisme et de créativité, qui avaient caractérisé l'irruption des différents mouvements autonomes de libération » décrit Marcello Tari. Le 5 février, toutes les facultés romaines sont occupées. Dans les universités, les étudiants sont rejoints par le jeune prolétariat: les Indiens métropolitains. Ils expriment une créativité joyeuse inspirée par les mouvements dada et surréaliste. Ils participent aux manifestations autonomes en criant des slogans comme « Orgasme libre ». Une inscription gigantesque barre la façade de l'université romaine: « L'imagination détruira le pouvoir et un éclat de rire vous enterrera ». Les interventions des petits bureaucrates qui respirent l'ennui militant sont perturbées, tout comme les cours. 
 
Mais le PCI, qui dirige la mairie de Rome, tente de déloger les occupants. Pourtant, le terrible service d'ordre du PCI fuit à l'assaut des autonomes. La police attaque l'université, mais les occupants parviennent à s'échapper. Selon Marcello Tari cet épisode révèle l'antagonisme, entre le PCI institutionnalisé et le mouvement des autonomies, « entre le socialisme des sacrifices et le communisme des désirs ».
 
 
 
Apogée et chute du mouvement
 
Bologne devient l'épicentre du mouvement de 1977. Cette ville, administrée par le PCI, concilie communisme et consumérisme. Dans cette ville étudiante, le mouvement privilégie la contre-culture, l'extranéité  et les pratiques de réappropriation immédiates comme les autoréductions. Mais, avec le durcissement de la répression, le Mouvement bolognais ne peut plus échapper à la confrontation directe avec l'État. Malgré la violence des affrontements, les autonomes sont soutenus par des personnes qui ne participent pas au Mouvement. « Ne pas séparer la subversion contre l'État de celle contre le quotidien, la déstabilisation du capital-État de la déstructuration de la société » explique le succès du Mouvement à Bologne selon Marcello Tari. « L'arme qu'utilise le mouvement est la plus terrible, celle de la transformation du quotidien » résume un collectif de Bologne. 
Le 12 mars, les barricades sont dégagées et le PCI pense que le mouvement est terminé. Mais de nouveaux cortèges sillonnent la ville. Une émeute éclate dans une prison qui enferme des manifestants. Mais, le lendemain, les chars occupent la ville.
 
« Nous n'appartenons plus à votre civilisation ! » scandent les manifestants à Rome. A partir du 12 mars, le mouvement de contestation prend une ampleur nationale. Un défilé de plus de 100 000 personnes sillonne la capitale. Malgré des scènes de guérilla urbaine, avec des fusillades et des bâtiments incendiés, l'insurrection ne fait aucun mort. Milan apparaît également comme un autre foyer de contestation. Mais les petites villes semblent les plus actives. Dans le sud de l'Italie, le mouvement autonome pallie l'absence d'État. Cependant, la répression s'accentue. Des attaques et des explosions visent surtout des cibles symboliques. Mais aucune action ne permet de bloquer durablement l'économie. Les premiers morts, dans un contexte de répression féroce, génèrent un délitement progressif du mouvement. Acculés à l'illégalisme par l'État policier, les autonomes peuvent difficilement rester liés aux luttes légales importantes, comme celle pour les transports gratuits. 
 
 
 
Pour vivre la révolte
 
Le livre de Marcello Tari ne se distingue pas par sa réflexion stratégique, notamment pour expliquer l'échec du Mouvement. Mais son texte permet de décrire les débats et les luttes qui animent le courant le plus radical et libertaire du mouvement révolutionnaire de l'Italie des années 1970.
 
La référence à l'Italie des années 1970 est utilisée par les autonomes français noyés dans l'activisme et l'insurrectionalisme à grand spectacle, de type black block. Plutôt que la violence symbolique et minoritaire ou les alternatives de pacotille, les grands mouvements de lutte se révèlent plus efficaces. L'appropriation des entreprises et le blocage des flux de production permettent d'attaquer plus concrètement le capital. Sébastien Schifres souligne les limites d'un mouvement qui n'aspire pas à la réappropriation des moyens de production et à une perspective de révolution sociale. Surtout, le mouvement autonome ne touche que les franges précaires de la jeunesse et semble loin de contaminer l'ensemble de la société.
 
Mais, dans cette période de crise du capitalisme, l'Autonomie italienne dessine des perspectives émancipatrices malgré son échec. Une politique de la liberté et du désir alimente des luttes qui s'embrasent sur tous les fronts. Si les autonomes français réduisent le Mouvement à son insurrectionalisme mythifié, son originalité et sa puissance provient surtout de sa critique en actes du quotidien. Ce mouvement propage des pratiques de lutte et d'émancipation dans tous les aspects de la vie. Les sujets révolutionnaires se multiplient et l'expression libre des désirs attaque la logique du capital et du travail. L'Autonomie parvient à passionner la vie pour proclamer la fête et la jouissance.
 
Les années 70
 

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Source: Marcello Tari, Autonomie ! Italie, les années 1970, La Fabrique, 2011
Pour aller plus loin:
 
Sébastien Schifres, "Le mouvement autonome en Italie et en France", mémoire de master 2 de sociologie politique, septembre 2008
 
Rubrique "Opéraïsme et autonomie" sur le site de la revue Multitudes
Textes de Franco berardi (Bifo) sur le site de la revue Multitudes
 
Emissions de radio et bibliographie sur le site mutins mutines:
"Des mouvements autonomes en Italie et ailleurs...", 28 novembre 2007
"Retour sur l'Italie 70", 28 mars 2008
 
Luttes urbaines en Italie 1950-1980, sur le site Laboratoire urbanisme insurrectionnel
Italie: luttes urbaines 1968-1974, sur le site Laboratoire urbanisme insurrectionnel
Italie: luttes urbaines 1976-1978, sur le site Laboratoire urbanisme insurrectionnel


La revue Temps Critiques a publié plusieurs textes de réflexion sur l'extrême gauche italienne des années 1970 et sur l'influence qu'exerce ce mouvement sur les révolutionnaires d'aujourd'hui:
"Passé, présent, devenir. Des luttes italiennes des années 1970 aux extraditions d'aujourd'hui: un état d'exception permanent", octobre 2002 
G.Zavier, J.Wajnsztejn, "L'insurrectionnalisme qui vient", octobre 2010
Temps critiques n°15, "Réflexions sur Tiqqun", janvier 2010 
J.Wajnsztejn, "Lutte armée et révolution. Nouvelle réponse à Coleman", avril 2011 


Brochures infokiosques sur la mouvance autonome, avec de nombreux textes sur le contexte de l'Italie des années 1970

Tags : Insurrection, désirs dans l'Italie, années 1970, livre
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#Posté le dimanche 05 février 2012 17:51

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