
Face une situation mondiale inquiétante, AT Kearney appelle à l'action urgente
(AOF) - La crise sanitaire a profondément bouleversé les équilibres économiques, provoqué des faillites qu'on pensait impossibles, aggravé les dettes publiques et plonger les plus fragiles, individus et pays, dans une détresse nouvelle, la vague de trop pour un équilibre mondial déjà précaire et préoccupant, observe AT Kearney dans son dernier rapport sur l'état du monde.
La société de conseil dresse un tableau inquiétant et un appel à l'action d'urgence alors que cinq bouleversements majeurs se dessinent au cours des cinq prochaines années : des gouvernements sous forte pression, l'urgence des autonomies nationales, des sociétés toujours plus divisées et inégalitaires, à la limite de l'implosion, la perspective d'une crise alimentaire mondiale et la naissance de géants via des fusions-acquisitions.
"La simultanéité de la crise sanitaire mondiale, des difficultés économiques et des troubles sociaux met en péril l'équilibre du monde, et va changer définitivement le fonctionnement des économies et des sociétés. Les gouvernements,parvenus au bout de l'arsenal dont ils disposent et pour lequel ils ont fait fi des tabous et des orthodoxies en vigueur, sont confrontés à un niveau de défiance lui aussi inédit et seront bientôt dans l'impasse pour fournir davantage de protection avec moins de ressources. Les dirigeants politiques de la planète sont appelés à man½uvrer sans boussole et sans barre", analyse Nicolas Lioliakis, président de Kearney France.
"La seule issue est de faire preuve de réalisme, de responsabilité et de solidarité. Face aux menaces qui pèsent sur les entreprises –quelle que soit leur taille-, pour les plus fragiles, pour un marché du travail en pleine réinvention, pour une harmonie sociale plus que jamais fragile, il sera capital que public et privé coconstruisent dans la durée, un monde post-pandémie qui reste à imaginer; un exercice de funambule auquel nul ne saurait se soustraire", prolonge le dirigeant.
Les labos pharmaceutiques promis à des ventes soutenues grâce au Covid-19
Vaccins, tests, traitements: l'agence Moody's prévoit une croissance du secteur de 4 à 6 % en 2021.
C'est l'un des rares gagnants de la crise sanitaire. Le secteur pharmaceutique voit sa croissance bondir sous l'effet des ventes de traitements et vaccins liés au Covid-19. Son chiffre d'affaires devrait progresser de 4 à 6 % au cours des douze à dix-huit prochains mois, selon les prévisions de l'agence Moody's, contre 2 à 4 % prévus initialement.
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Les fabricants de vaccins devraient rafler la plus grosse part du gâteau. Et en particulier les cinq premiers sur la ligne d'arrivée (sauf surprise de dernière minute des autorités réglementaires): Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Novavax et Johnson & Johnson pourraient gagner 38,5 milliards de dollars, selon les analystes de la société Bernstein Research. Avec une prime à ceux arrivés en pole position: les vaccins devraient rapporter 14,3 milliards de dollars à Pfizer, suivi de Moderna (10,9 milliards) et d'AstraZeneca (6,4 milliards).
Vaccins contre le coronavirus
Si le pic des ventes de vaccins contre le Covid est prévu en 2021, l'atterrissage devrait être progressif
L'action de Palantir Technologies, le spécialiste américain des logiciels de "big data", s'envole mercredi de 18,5% à 28,55$ en séance à Wall Street. Son cours a désormais été multiplié par 4 par rapport au prix de référence de son introduction en Bourse, il y a moins de 2 mois, le 30 septembre dernier, à 7,25$.
Le titre Palantir a notamment flambé depuis le 17 novembre, suite à la révélation que deux fonds spéculatifs avaient acquis des parts importantes de la société, dont Point72 Asset Management (29,9 millions d'actions, soit 2,6% du capital) et Anchorage Capital Group (3 millions de titres, soit 0,3% du capital).
Quelques jours plus tôt, on apprenait que le fonds de Daniel Loeb, Third Point, détenait 2,4 millions de titres et que le fonds de George Soros avait acquis 18,5 millions de titres (1,6% du capital), bien que ce dernier a précisé mardi sur la chaîne 'CNN' avoir déjà vendu ses parts en raison d'un désaccord sur les activités du groupe.
Les investisseurs ont aussi apprécié la semaine dernière la publication des premiers résultats trimestriels de Palantir en tant que société cotée. La compagnie a certes publié une perte nette de 853,3 millions de dollars (contre -144,1 M$ un an plus tôt), mais la plus grande partie de cette perte (847 M$) est liée à la distribution de stock-options aux dirigeants et au personnel.
Le coronavirus a créé "d'énormes opportunités"
Les revenus trimestriels ont dépassé les attentes, à 289 M$ (+52% sur un an) contre 279,4 M$ de consensus, et la direction s'est montrée optimiste pour l'exercice, relevant sa prévision de chiffre d'affaires annuel dans la fourchette de 1,07 à 1,072 milliard de dollars (+44% par rapport à 2019). Le directeur général de Palantir, Shyam Sankar, a estimé que la pandémie de Covid-19 "a créé d'énormes opportunités pour nous", notamment pour aider le gouvernement dans le suivi des données cliniques, et pour préparer la distribution du vaccin contre le Covid-19.
Fondé par l'entrepreneur Peter Thiel (qui détient 11,1% du capital du groupe), Palantir fournit des logiciels et des services d'analyse de données pour aider les agences gouvernementales (CIA, NSA...) et les grandes entreprises à traiter de grandes quantités d'informations. Une activité discrète qui lui vaut d'être régulièrement accusée de surveillance de masse et critiquée pour ses liens étroits avec les forces de l'ordre.
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