
Planète alu
Environnement par Bert Ehgartner
Mardi 12 mars de 20:50 à 22:20 sur Arte
Difficile de lui échapper : des canettes de soda aux déodorants, en passant par les cosmétiques et les vaccins, l'aluminium a envahi notre vie quotidienne. C'est l'or gris des temps modernes : un métal léger, facilement malléable, qui remplace aussi de plus en plus souvent le fer et l'acier dans la construction des immeubles.
Mais la médaille — en aluminium — a son revers. C'est ce que s'attache à démontrer cette robuste enquête de Bert Ehgartner, pointant les dégâts causés sur l'environnement par l'extraction massive de la bauxite (minerai dont sont tirés l'oxyde et l'hydroxyde d'aluminium), en même temps que les méfaits de ce composant sur notre santé.
Avec rigueur, la narration entrecroise ces deux fils : d'un côté, les mécanismes de la production d'aluminium et leurs effets délétères, dévoilés ici à travers le décor d'un gigantesque site d'extraction dans le nord du Brésil. Le tableau est sombre : déforestation massive, rivières souillées par les boues rouges emplies de résidus dangereux (soude caustique, mercure, arsenic), ouvriers rendus malades, gamins atteints de lésions cutanées... De l'autre, côté consommateur, les lourds soupçons qui pèsent sur l'aluminium en termes sanitaires. A travers les travaux de toxicologues et les témoignages de patients précocement atteints de cancer du sein ou de maladie d'Alzheimer se dessinent des liens troublants entre l'intrusion de sels ou dérivés d'aluminium dans notre corps et l'apparition de ces affections. Produit miracle pour les industriels, l'aluminium sera-t-il un des poisons du siècle ? Ce documentaire, à défaut de trancher de manière définitive, pose en tout cas sérieusement la question. —
Virginie Félix
Planète Alu - arte + 7
Les différentes propriétés physiques de l'aluminium - malléable, léger, inoxydable - en font un métal fascinant, précieux dans le secteur de l'architecture. Mais son utilisation dans les emballages, en chimie alimentaire, dans les produits de cosmétique et dans la pharmacopée posent de plus en plus de problèmes. Des études approfondies ont prouvé que l'aluminium, ses composants, ses sels ou ses dérivés favorisaient l'apparition du cancer du sein, de diverses allergies, d'infections auto-immunes voire de la maladie d'Alzheimer.
Les meilleurs gisements de bauxite se trouvent sous les tropiques, en Afrique de l'Ouest, en Australie, en Inde et en Jamaïque. Mais c'est à Porto Trombetas dans le nord du Brésil que se situe l'une des mines les plus rentables au monde, aux mains d'une multinationale. Pour l'exploiter, il faut abattre chaque année l'équivalent de 250 terrains de football de forêt humide primaire, essentielle à la biodiversité. Les boues rouges liées à l'extraction sont toxiques, comme l'a montré la catastrophe écologique survenue en Hongrie en 2010.
(Autriche, 2013, 89mn)
ZDF
Thèmes : Documentaire, Société aluminium, Environnement/écologie, maladie, cancer, système immunitaire

N
Les élections législatives du 12 mars au Groenland, territoire autonome sous tutelle danoise et disposant de ses propres Parlement et gouvernement, se déroulent sous le regard de Pékin. Outre les aspects sociaux ou éducatifs, l'enjeu de ce scrutin touche avant tout aux grands projets miniers : aluminium, fer, terres rares et uranium, font de cette île grande comme la moitié de l'Union européenne, peuplée de 56 000 habitants, un nouvel eldorado.
Le Groenland était déjà connu pour ses réserves d'hydrocarbures et de minerais ; voilà que les grandes puissances lorgnent sur ses terres rares. Le sous-sol de l'île renferme neuf des quatorze terres rares les plus stratégiques. Indispensables à bon nombre de produits de haute technologie, les terres rares sont extraites en 2012 à 97 % par la Chine.
Un uranium bien gênant
Le Groenland , nouveau carrefour des échanges
Le débat se poursuit au Danemark sur le potentiel minier du Groenland, et les conséquences qu'aurait l'exploitation de l'uranium que recèle son sous-sol.
Le parlement groenlandais doit rendre un avis le 12 mars sur la poursuite ou l'abandon de la politique de « tolérance zéro » interdisant l'extraction, la production ou le stockage de matériaux radioactifs, du point de vue de l'environnement et de la santé publique. Le vote aura lieu trois semaines avant des élections municipales, ce qui fait de la production d'uranium un enjeu du scrutin. Le parti socialiste au pouvoir, Ataqatigiit Inuits, s'est prononcé pour le maintien du gel de l'exploitation, mais son adversaire social-démocrate Siumut voit au contraire dans les mines une source d'emplois futurs.
La pression des minières
L'entreprise australienne Greenland Minerals & Energy (GME) annonce qu'elle réduira son personnel sur place si les élus groenlandais ne donnent pas le feu vert à l'exploitation des terres rares de Kvanefjeld. Or, les métaux rares de ce site ne peuvent pas être extraits indépendamment de l'uranium (d'une teneur de 350 ppm) et du thorium associés dans la roche.
GME, qui a investi 600 millions de couronnes (80,4 millions d'euros) dans l'exploration minière au Groenland, annonce qu'elle mettra encore 2,5 milliards (335 millions d'euros) dans le projet pour lancer l'exploitation. L'entreprise a laissé entendre à l'automne que le parlement du territoire modifierait ce printemps sa politique de tolérance zéro concernant le nucléaire et ses produits dérivés. Cette annonce prématurée a suscité une levée de boucliers des défenseurs de l'environnement. L'objectif de la minière est d'extraire 43.000 tonnes de concentré de terres rares par an, à destination de raffineurs chinois et sud-coréens. Ces partenaires font miroiter des investissements encore plus considérables, jusqu'à 15 milliards de couronnes (2 milliards d'euros).
Une coopération dano-groenlandaise est requise sur les questions de politique de sécurité et de relations internationales, si le Groenland décide d'autoriser l'extraction de minerais stratégiques comme l'uranium et les terres rares. Copenhague a proposé son expertise dans le domaine fiscal vis-à-vis des entreprises multinationales et sur les questions de recherche.
Double jeu sur l'uranium groenlandais
Le Danemark, qui conserve des prérogatives diplomatiques sur le territoire groenlandais, a pourtant ignoré la volonté du Groenland d'être placé dans le champ du traité de non-prolifération nucléaire.
L'équation paraît simple : minerais aujourd'hui, pétrole et gaz demain, apporteront emplois, prospérité et indépendance à une ancienne colonie peuplée d'autochtones. Mais l'affaire est plus complexe. De nombreux Groenlandais sont inquiets de l'impact, sur leur société fragile, de tels bouleversements. Ils regardent ailleurs et savent que l'exploitation de ressources à grande échelle entraîne souvent corruption, pollution et polarisation sociale. Et ils s'interrogent sur les réelles ambitions de Pékin. Les Chinois vont-ils se servir du Groenland pour s'imposer dans l'Arctique ? La Chine est candidate au poste d'observateur au sein du Conseil arctique, un forum international informel qui rassemble les pays riverains - Russie, Etats-Unis, Canada, Norvège et Danemark - peu enclin à partager le pouvoir dans la région. Une donne qui pourrait changer si Pékin faisait valoir son engagement au Groenland.
Source : Uranium : L'uranium du Groenland toujours dans la balance : , Ruée sur les mines du Groenland , Ruée sur les mines du Groenland
Aluminium, notre poisons au quotidien :
Planète alu - l'indigné, Planète alu - l'indigné révolté, Planète alu - citoyenactif
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