En lallant sur le blog de Manuella http://manuella3.skyrock.com/,
j'ai découvert de nombreuses vidéos sur le peuple du voyage dont celle ci YANNIS PATRAC - " SENOR " - LES SAINTES MARIES DE LA MER https://www.youtube.com/watch?v=3UC6xhHEoJ4
J'aime le peuple roimains / tzigane, ces cultures champs. Rappelons nous que derrière la mauvaise, ils sont un peuples conviviales qui a longtemps ( voir encore maintenant persécuter). Ils sont les inventeurs du Flamenco, que l'on croit a tord que cela vient d'Espagne. Ensuite, j'aime Tony Gatif pour son engagement dans ces films qui n'oublie ni le sérieux ni le divertissement. Des musiques poignantes, des histoires extraordinaires. J'ai donc choisi plusieurs films de lui ( dans sa filmographie) .
Bande annonce : http://www.dailymotion.com/video/x1hkdb_gadjo-dilo-film-bande-annonce_creation
Dans les plaines enneigées de Roumanie, Stéphane, un jeune Français, erre avec un baluchon et des chaussures trouées, à la recherche d'une énigmatique chanteuse dont le nom figure sur une cassette qu'il conserve précieusement. Il est hébergé par Izidor, un vieux tzigane dont il a fait la connaissance alors que celui-ci était ivre et injuriait copieusement les villageois, responsables selon lui de l'arrestation de son fils. Grâce à Izidor, Stéphane se fait accepter dans la communauté tzigane. Il suit les musiciens dans les fêtes qu'ils accompagnent de leur musique, voire, à l'occasion, dans les virées qui les conduisent derrière les portes des bordels de Bucarest. En marge du clan parce qu'elle a abandonné son mari, parti en Belgique, Sabina fascine Stéphane, même si elle ne manifeste que peu de courtoisie à son égard. Peu à peu, leur relation s'améliore...
Le télérama ' C' 'est une plaine blanche à perte de vue, enneigée, vide. Il faut se perdre pour arriver là. Ne plus savoir où aller ni où chercher. Ce jeune type, routard fripé et flippé, traque un fantôme, une chanteuse nommée Nora Luca qui émerveillait son défunt père. Maintenant, il est perdu. Une carriole surgie de nulle part le dépasse au petit trot, avec, à son bord, une demi-douzaine de jeunes femmes. Les mots qu'elles lui lancent en riant très fort éclaboussent l'écran comme les couleurs chatoyantes de leurs foulards. Stéphane sourit sans comprendre. Nous, si, on a les sous-titres : ce qu'elles lui proposent est d'une joyeuse obscénité. Première rencontre de Stéphane (Romain Duris) avec les Tziganes du coin.
La seconde, à la nuit tombée, n'est pas triste non plus : c'est un vieux bonhomme qui brandit une bouteille de vodka en criant à tue-tête « Que je crève, si je ne la vide pas, cette bouteille ». Et il invite l'« étranger » à boire au goulot. La bouteille circule de l'un à l'autre. Le vieux s'éclate en invectives, enchaîne mimiques, grimaces, lamentations, et Stéphane, complètement largué, se marre, définitivement embarqué sur une autre planète... Le lendemain matin, quand il se réveille dans une bicoque misérable, derrière la fenêtre, sur le pas de la porte, des visages de tous les âges, silencieux, l'observent. Puis, dès qu'il sort, c'est comme un bloc d'hostilité qui lui dégringole sur la tête. Il a échoué dans un quartier tzigane, une espèce de ghetto plutôt, avec rien alentour qu'une étendue vide de campagne roumaine.
Les Princes - Tony Gatlif [1983]
A l'écart. Tony Gatlif, qui signe, après Les Princes (1983) https://www.youtube.com/watch?v=90nTR4ZyPTU et Latcho drom (1993 : https://www.youtube.com/watch?v=RbWNJVVbGTI ), son troisième film sur le monde des Tziganes, taille tout de suite dans le vif de la fiction qui s'amorce, et livre des blocs de réalité (presque) brute.
Ce lieu vague et qui le restera, magma de tentes et de maisons en dur chancelantes, ce chaos d'existences rodées à la misère noire, ce clan hérissé d'hostilité palpable, la dureté des regards qui jaugent, des gestes qui jugent, qui tiennent en respect, qui provoquent, qui défient l'étranger, le gadjo : ça ne se fabrique pas avec les recettes usuelles du cinéma. Gatlif n'a rien inventé. Ou si peu. Pour réaliser Latcho drom, « un hymne, un film dont les gitans seraient fiers, à travers leur musique qui raconte leur mal à l'âme... », il a roulé sa bosse, pendant plus d'un an, dans toute l'Europe. Il avait alors repéré ce village roumain de Baltani, à une soixantaine de kilomètres de Bucarest. Ce n'était, de loin, ni le plus beau ni le plus accueillant.
« Mais, dit-il, je ne voulais pas de gens trop bien élevés. Pour moi, les Tziganes, ce sont des gens qui résistent, qui ne cèdent sur rien. J'ai été frappé en découvrant ces anarchistes cent pour cent qui ne craignent rien ni personne. Rejetés, ils ont fait le vide autour d'eux. Dans ce village isolé, où même les chevaux ont du caractère et mordent, personne ne prend le risque d'entrer. Sauf les flics, mais ils ne s'y aventurent qu'avec des chiens... »
Retour à la fiction. Stéphane n'aurait pas fait long feu s'il n'avait été l'hôte, le protégé du vieil homme rencontré la nuit précédente. Ce n'est pas n'importe qui : Izidor est musicien, il est surtout le boulibacha du village. Une espèce de chef qu'on ne se gêne pas de contester, d'invectiver pour la forme, mais qu'on finit toujours par écouter. Il est malheureux, Izidor. Son fils a été envoyé en prison, on ne saura trop pourquoi, sauf que pour lui tout est clair : « Il n'y a pas de justice pour les Tziganes. » Stéphane lui plaît, il a l'âge de son fils, et il a décrété que c'était son ami. Cela doit suffire à désamorcer la méfiance. Car de la méfiance, il y en a, et pas qu'un peu, dès que ce gadjo dilo (« fada ») mal attifé, aux chaussures trouées, qui ne pige pas un mot de rom, s'avise d'établir le contact, comme on dit. Des cris fusent, on le traite de « voleur de pou- les », on le soupçonne de vouloir violer les filles (savoureux retournement des clichés qui collent à la peau des « romanos »...).
Plus inquiétant encore, il y a le silence, et la menace sourde qu'il traduit. « De celui qui met les pieds chez eux, ils pensent soit qu'il fait de la politique, soit qu'il vient les embobiner, les évangéliser, n'importe quoi, explique le metteur en scène. Bref, qu'il n'apporte rien de bon. La tolérance ou l'intolérance sont des notions abstraites pour eux. Ils soupèsent l'individu. S'ils le rejettent, c'est sans appel. Fini. » Tony Gatlif partait d'un schéma d'une grande simplicité quand il a commencé à préparer Gadjo dilo : il s'agirait d'une confrontation qui peu à peu virerait à la curiosité puis à la compréhension réciproque. Avec histoire d'amour à la clef. Il y a tout cela dans son film, mais comme régénéré par la vie qui a fait irruption sur le tournage, qui a bousculé le scénario et ratiboisé les subterfuges du récit. « J'étais arrivé avec un film entièrement construit, raconte Gatlif, mais il y avait une telle intensité, partout, tout le temps, qu'elle ne pouvait pas ne pas déteindre sur nous. Ce qui était écrit ne tenait pas le coup face à ce que je ressentais. Je me suis laissé faire par la réalité, tellement plus riche. Je suis entré dedans, avec Romain [Duris] et, dès qu'une situation originale surgissait hors caméra, je la retournais aussi vite que possible, à chaud. Au bout d'une semaine, je me suis demandé où j'allais, si même cela ferait un film... »
Ce n'est pas une méthode, c'est un état d'esprit. Un état d'urgence. Gadjo dilo tient à un fil sur lequel funambu- lisent le metteur en scène et son inter- prète, sans cesse assaillis, secoués par tout ce qui s'invente sous leurs yeux. Romain Duris n'est plus seulement acteur, mais témoin et cobaye. En congé (partiel) de représentation, il réagit autant qu'il joue. D'abord déstabilisé, perplexe, puis de plus en plus à l'aise, en confiance : le film est accessoirement un reportage sur cette métamorphose... Gadjo dilo encaisse bien le choc du réel. Et la fiction, même si elle est ténue, ne s'égare pas en route. Tony Gatlif garde le cap du romanesque, avec l'amour et la mort en points de mire. D'un côté, le coup de foudre de Stéphane pour une jeune fille rebelle, Sabina, qui a osé rompre avec les lois du clan et s'offrira à l'étranger quand et où elle le décidera. De l'autre, la menace latente qui pèse sur la communauté, ce racisme viscéral et séculaire des paysans roumains vis-à-vis des Tziganes qu'une étincelle suffira à ranimer de manière tragique. Les choses vues sont « recadrées » par une mise en scène qui fuit les belles images du folklore et capte les vibrations de moments uniques. Ici, un petit coup de magie, quand Stéphane fabrique avec trois fois rien un Gramophone qui émerveille tout le monde. Là, une échappée drolatique sur les magouilles qu'il faut inventer quand on est démuni de tout : petit exercice pratique pour pirater l'électricité en direct sur la ligne qui traverse la campagne...
Gatlif enchaîne les tableaux, file d'une noce à un enterrement, dévoile le rite, restitue l'incantation qui fuse à tout moment et à tout propos. Là-bas, on danse et on chante au pied des tombes, on communie avec le défunt en arrosant la terre de vodka, et c'est d'une beauté déchirante. Là-bas, tout prend une certaine allure, et chacun fait excès de tout. Gatlif « travaille la pâte » de son film dans le viscéral et l'impulsif. Il sait ce qu'il fait, car n'importe quelle situation s'embrase facilement au contact de femmes, d'hommes et d'enfants, qui « jouent leur vie et expriment leurs sentiments jusqu'à la folie ». Gadjo dilo carbure à l'énergie, c'est un film qui avance par à-coups de charme, de grâce, de culot.
Au plus près de personnages qui remplissent magnifiquement l'écran et qu'on n'a surtout pas envie de perdre de vue. Comment Stéphane ne serait-il pas un peu spectateur, lui aussi, des deux complices qui l'accompagnent dans sa trajectoire et vont changer sa vie à lui. Izidor, sa démesure, son désespoir, sa roublardise (Izidor Serban, 75 ans, qui s'autoproclame le « plus grand violoniste du monde », est un acteur débutant que Gatlif n'a pas vraiment dirigé, dont il s'est contenté de « canaliser l'énergie »...). Et Sabina, toute en mouvements et gestes qui incitent ou repoussent la familiarité, en rires éclatants et mépris craché, nature explosive, aplomb époustouflant (le phénomène, Rona Hartner, est à découvrir d'urgence...).
« Depuis Les Princes, j'ai fait des films pour défendre les Tziganes, dit Gatlif. Je ne suis pas missionnaire. Au lieu de prêcher, je montre. Quoi ? Que leur image est fausse. Que la réalité n'est pas forcément meilleure, mais plus riche, plus complexe que cette image, déformée par cinq siècles de préjugés. Avec ce film, je me suis constamment demandé ce que je pouvais montrer, et comment. En tout cas, je n'ai rien déguisé. » Sans misérabilisme ni fausse poésie ces lourdeurs qui plombaient un peu Les Princes , Gadjo dilo est l'idéale conclusion du triptyque que Tony Gatlif souhaitait consacrer au peuple tzigane. Quand l'authenticité et le lyrisme se mêlent ainsi, à cru, sans frimer, on n'est pas loin d'une forme de bonheur cinématographique - Jean-Claude Loiseau
Aferim! est un film roumain écrit et réalisé par Radu Jude et sorti en 2015. Le film est sélectionné, en compétition, au 65ᵉ Festival international du film de Berlin où Radu Jude reçoit l'Ours d'argent du meilleur réalisateur. Wikipédia
Gadjo Dilo [1997] - YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=VaWRu3hzTys
Tony Gatlif - Indignados / Indignez Vous / Empört euch! Stephane Hessel
https://www.youtube.com/watch?v=QvAxTeIllIw
Gadjo Dilo [1997] - YouTube
" La vie est un miracle" Créé le vendredi 09 septembre 2016
08/06/2017
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