" Encore un copain arrêté par cette pourriture d'état policier toujours plus autoritaire. Si un jour je parle d'embrasser un flic, euthanasiez moi."
Billy Elliot - London Calling by The Clash
La manifestation du jeudi 26 mai a atteint un palier. Le haut degré de violences policières et avec lui, le nombre de blesséEs, ont encore une fois démontré la répression, et avec elle, le cadre et l'appareil utilisés par nos gouvernants pour (se) sécuriser. Par ce texte, je nous appelle tous à témoigner, à écrire et à (se) parler, car nous n'aurons jamais "plus de mal que de peur" face à eux qu'en étant solidaires, et bien informéEs.
Travail et son monde ». On est descendu par milliers dans les rues se faisant les haut-parleurs de la colère généralisée, ici, depuis le 12ème arrondissement de Paris. Parcours court, départ Bastille à 14h. Angle rue de Lyon - Avenue Daumesnil. Nation n'était pas loin, mais la route peut être longue.
La marche s'enclenche aux pas des bleus, encadrée par un « dispositif » de « sécurité » désormais bien connu : CRS aux portes, leur armement sur les manifestantEs. Les métronomes briseurs de l'insurrection qui vient ont la science du rythme ; nous avons l'art de la composition symphonique. Derrière les lignées bleutées qui disparaissent petit à petit sur les côtés, se met en place l'orchestre des luttes politiques : c'est le premier cortège. Il avance, il prend forme, il grossit tel un essaim dans un bourdonnement certain ; nous sommes nombreux, toujours plus que les autres fois. Nous sommes solidaires, toujours plus que les autres fois.
BLACK BLOC - A Story of Violence and Love (sous-titres Français)
En première ligne des cortèges contre la loi travail, ils sont quelques centaines vêtus de noir. Qui sont ces militants, souvent jeunes, qui pour lutter contre le capitalisme enfilent les cagoules, cassent les banques et s'attaquent à la police
Finalement, quel est l'objectif stratégique de l'Intérieur derrière ce nouveau « dispositif » et mode d'action offensif ?
A première vue, il semble bien s'agir de mettre hors d'état de lutte des manifestantEs, militantEs, par le traumatisme ou la blessure afin d'immobiliser la gêne, que « celle-ci ne leur fasse plus face » - au moins pendant l'Euro ? Les personnes assignées à résidence pendant la Cop21 et celles interdites de manifester ces dernières semaines connaissent bien l'histoire que produit « l'état d'urgence ».
Et cette stratégie semble conceptuellement et légalement encadrée par un statut étatique privilégié, soit « l'état d'urgence » qui légitime et permet le recours systématique à un « maintien de l'ordre » pour assurer une permanente « sécurité » : laquelle ?
Parmi les man½uvres, la diversion est une opération essentielle. L'amplification des violences policières dans les dernières manifestations a concentré toute l'attention des médias, et des personnes sur les réseaux sociaux, faisant polémiques et détournant ainsi l'attention de l'ennemi, et des luttes véritables. Il faut remercier pour cela l'½il borgne des médias dominants, qui loin d'informer, alimentent une réalité prescrite par le gouvernement. Car la diversion est double en elle-même, comme un serpent qui se mord la queue, cette concentration sur les violences policières distrait autant qu'elle dupe. Les récits, les montages et les cadrages vidéos les plus lus, vus et diffusés sont incomplets, manipulés et biaisés pour la plupart
Aujourd'hui je dirai qu'un deuxième volet de la stratégie gouvernementale (agissant via ses « forces ») s'apparente à une opération de balayage contrôlé : toucher les corps pour injecter de la peur . Traumatiser. Menacer. Contenir. En somme, faire de la prévention.
Mais la peur.
Leur arme ?
Ou la nôtre ?
Pendant plusieurs semaines, StreetPress a plongé au c½ur de la frange la plus radicale des manifestants contre la loi Travail : le Black Bloc ou « cortège de tête ». Quelques centaines d'hommes et de femmes en noir prêts à en découdre avec la police. Qui sont ces jeunes qui, pour lutter contre le capitalisme, préfèrent les marteaux et les cailloux aux slogans bon enfant et aux sandwichs-merguez des syndicats traditionnels ?
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Extrait « Ils nous entourent afin de nous abriter des regards des flics pendant qu'on se change pour ne pas se faire choper. Ça aussi, c'est faire partie du Black Bloc et ça montre qu'opposer “bons” ou “mauvais” manifestants, c'est très binaire... »
Pour la jeune femme, une partie des manifestants se sont peu à peu solidarisés, sans participer activement à l'action :
« Ils nous protègent juste en s'habillant de la même façon. Ça nous permet de nous fondre dans la masse des anonymes. « Comme s'il s'agissait d'une violence totalement irrationnelle... En fait, on ne s'attaque qu'à des cibles économiques ou symboliques. Les banques, les assurances ou ce qui représente la violence de l'État par exemple. » Au bar, devant son coca, Ahmad dresse un bilan médical de ces deux mois de lutte :
« Les éclats de grenades dans les jambes, on les compte même plus ! Des éclats dans les couilles, parfois... et une dans le cul aussi. Ça fait bien mal ! »
Il grimace douloureusement. Selon lui, les policiers n'y vont pas avec le dos de la cuillère :
« Des manifestants ont pris des flash-ball dans la tête. Certains ont failli perdre un ½il. Ça veut dire que les règlements ne sont pas respectés par la police. L'État laisse faire parce que ça permet de maintenir l'ordre par la peur. »»http://www.streetpress.com/sujet/1464688427-manifestations-au-coeur-du-black-bloc
LOI TRAVAIL 31/03/2016 • PARIS : ÉMEUTE, PLUIE, BLACK BLOCS
Pour ces militants, les mobilisations menées par les syndicats ont montré leurs limites :
« Faire descendre des milliers de personnes dans la rue et faire grève, on voit que ça ne suffit plus à faire fléchir le gouvernement. Les syndicats reprennent les mêmes rengaines depuis quarante ans sans jamais rien changer. »
Les deux militants mettent l'ensemble des organisations « réformistes »dans le même sac que le gouvernement :
« L'enjeu dépasse largement la loi Travail. On ne veut pas défendre le système actuel contre ce projet de loi. C'est toute la société marchande dans laquelle on vit qu'on remet en cause. »
Ils revendiquent des affinités idéologiques avec le Comité Invisivible, dont l'un de ses membres, Julien Coupat, a été mis en examen dans l'affaire de Tarnac. Coupat serait aussi l'un des principaux auteurs de L'insurrection qui vient, le manifeste best-seller de la mouvance. Mais leur « groupe d'affinité » – comme ils aiment à dire – est autant lié par l'amitié que par l'idéologie. Ils se retrouvent dans les soirées et les concerts qu'ils organisent ou pour un match de foot.
ans leur groupe, la plupart sont lycéens ou étudiants et il y a presque autant de femmes que d'hommes :
« Ceux qui disent que le Black Bloc c'est une affaire de testostérone disent n'importe quoi. C'est un mouvement où il y a pas mal de filles. Sur le pont d'Austerlitz, à un moment, c'était uniquement elles qui tenaient la banderole face aux flics... »
Au fil du mouvement social, le « cortège de tête » s'est étoffé. Tous ses membres ne participent pas activement aux actions coups de poing mais se déclarent solidaires. Ahmad commente l'incendie de la voiture de police, le 18 mai dernier :
« Stratégiquement, ce n'était pas forcément productif mais il n'est pas question de condamner. D'autant que les policiers n'ont jamais vraiment été en danger. »http://www.streetpress.com/sujet/1464688427-manifestations-au-coeur-du-black-bloc
Toronto G20 Protests - Black Block
AU C¼UR DU BLACK BLOC
Et la peur elle est à qui ?
Publié le 2 juin 2016 critique des mass-médias | armes de la police | violences policières | répression | manifestation | récit | nasses policières
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