Villa Amalia
Drame réalisé en 2009 par Benoît Jacquot
Villa Amalia', la bande-annonce - Vidéo Dailymotion
: Quand elle voit, à travers la palissade d'un pavillon de banlieue, Thomas, son mari, en embrasser une autre, Ann, une célèbre pianiste, décide de le quitter. Au même moment, elle renoue avec Georges, un ami d'enfance qui vient de perdre sa mère et qu'elle a retrouvé par hasard. Elle va le voir en province et lui confie son projet de disparaître. Ce qu'elle fait en vendant son appartement, ses pianos et en clôturant ses comptes en banque. Ann pense s'installer chez Georges, et réaménager une des dépendances. Auparavant, elle part se ressourcer sur une petite île du Sud de l'Italie. Elle y tombe amoureuse d'une vieille cabane au bord de la mer : la villa Amalia...
LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 04/08/2012
| Genre : identification d'une femme.
Pour raconter l'histoire d'une musicienne qui décide de tout quitter — maison, compagnon, travail — et de réinventer son rapport au monde dans le sud de l'Italie, le romancier Pascal Quignard n'échappait pas à la préciosité. Benoit Jacquot, lui, signe un film tranchant, presque brutal : partir sans rien laisser, avec la volonté que l'on ne vous retrouve pas, est un combat. Vendre ses biens, résilier ce qui vous lie aux autres et à la société, brouiller les pistes : au fil de ces démarches, Isabelle Huppert est filmée comme une force en mouvement. Son périple à travers l'Europe, en train, bus, avion, pourrait être celui d'un agent double, ou triple, et il est mis en scène ainsi : montage ultra serré, cadrages qui surprennent toujours. Son jeu, qui échappe à tout psychologisme, est une école du détail : une façon de se masser les mains avant de se mettre au piano, une autre de chercher l'air après avoir nagé, une ébauche de sourire ou un mouvement des yeux, tout exprime avec force et économie la nécessité qu'a ce personnage de se sauver.
Une femme qui part et se transforme : c'était déjà le sujet des deux précédents films de Benoit Jacquot, A tout de suite et L'Intouchable. Mais, ici, le processus est si accompli qu'il autorise même, passé la tentation quasi mystique de la vie d'ermite, une acceptation du monde un temps rejeté. Rencontres de hasard, amitiés fidèles (Jean-Hugues Anglade, d'une grande justesse) et minicoup de théâtre concourent peu à peu à l'apaisement. Le périple est aussi celui d'une immense actrice s'appropriant un personnage, le conduisant haut dans l'éther pour mieux le ramener sur terre, parmi nous. — Aurélien Ferenczi
Benoît Jacquot - Villa Amalia (1/2) - Entretien : Olivier Bombarda
: Benoît Jacquot - Villa Amalia (2/2) - Entretien ...
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