L'Apollonide, souvenirs de la maison close
Drame réalisé en 2011 par Bertrand Bonello
'L'Apollonide - Souvenirs de la maison close' - Bande annonce HD
A la charnière entre le XIXe et le XXe siècle, la vie d'une maison close à Paris. Marie-France gère sa pension tout en sachant qu'une future réglementation mettra fin à son activité et à celles de ses filles. L'une des pensionnaires est défigurée au couteau par un client sadique. Elle devient bientôt une attraction pour certains hommes, qui veulent découvrir son «sourire» tracé par la lame. On suit également les parcours, souvent tragiques, parfois joyeux, de Clothilde, Julie, Samira, ou encore Léa. Objet de fascination, des fantasmes ou parfois de la tendresse de leurs clients, les jeunes femmes circulent dans un univers qui ne sera bientôt plus qu'un souvenir...
L'apollonide - souvenirs de la maison close Bande annonce
LA CRITIQUE TV DE TELERAMA DU 21/07/2012
| Genre : Fleurs du mâle.
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POUR
Douze prostituées dans un bordel de luxe « au crépuscule du XIXe siècle ». Douze fleurs en vase clos offertes aux hommes... Grains de peau, cascades de cheveux, regards indolents ou insolents, nudités qui évoquent Renoir ou Manet, le tout filmé avec un sens du cadre et du mouvement : L'Apollonide est un choc esthétique. L'un des plus beaux films sur la chair féminine. Des combles sombres et vétustes où elles dorment dans de simples chemises de nuit blanches, les filles descendent dans le grand salon. Habillées, coiffées, parfumées, elles sont prêtes à jouer la comédie pour les clients dont ce peintre obsédé par l'intérieur de leur sexe ou cet autre qui écrit à sa protégée : « Les hommes ont des secrets, mais pas de mystère. »
C'est ce mystère féminin que Bonello capte. Et, en coulisses, la peur et la désillusion : Madame va devoir fermer sa maison (Noémie Lvovsky, épatante en mère maquerelle). Il faut travailler plus. L'abattage n'est pas loin, les fleurs se fanent dans les vapeurs d'opium. A partir de là, Bertrand Bonello ose tout : l'opéra funèbre à la Coppola, l'irruption du fantastique et un bouleversant anachronisme musical... Une image pourra en faire ricaner certains : Madeleine, dont la bouche a été tailladée par un client, pleurant des larmes de sperme, alors qu'une panthère noire s'occupe, enfin, de la venger dans la chambre voisine. Elle pourrait sortir d'un giallo de Dario Argento. Avec Bonello, elle devient le point d'orgue d'une ode violente à la condition féminine. — Guillemette Odicino
Meilleur Espoir Féminin - Céline Salette, L'Apollonide, Souvenirs de la maison close
Meilleurs Costumes – Anaïs Romand pour L'APOLLONIDE, SOUVENIRS
CONTRE
Bertrand Bonello est un cinéaste excessivement cérébral. Sa maison close est une pure idée, une installation d'art conceptuel pour chair, velours et dentelles, pièce opaque avec modèles vivants qu'on préférerait visiter dans un musée — ça ne durerait pas deux heures. Il manque au film la capacité d'émouvoir le spectateur par une quelconque progression dramatique ou toute possibilité d'empathie avec ses personnages. Dommage pour les vaillantes actrices (Céline Sallette en tête), qui n'ont pas eu froid aux yeux. Vu le sujet, le comble est de priver le film de toute sensualité et d'escamoter une véritable réflexion sur la prostitution. — Aurélien Ferenczi
L'Apollonide - souvenirs de la maison close"
"L'Apollonide - souvenirs de la maison close"
Un film de Bertrand Bonello
Avec Adèle Haenel, Hafsia Herzi, Jasmine Trinca
(France, 2011)
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